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5 août 2008 2 05 /08 /août /2008 13:02


Cette photo a été prise par une étudiante chinoise, et il me semble bien qu'elle me donne l'air chinois. Mes yeux me paraissent bridés. Cerné d'eau, l'eau du Lac des Nuages Pourpres, je suis plus ondoyant que jamais.

Mon front dégarni rappelle les coupes de cheveux que les Mandchous de la dynastie Qing imposaient aux habitants de l'empire. Il ne manque plus que la queue de cheval.
Le doigt qui pointe dans une direction inconnue, et les yeux qui regardent un interlocuteur invisible, nous ramènent à l'anecdote qui dit : "Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt". Sauf que là, le sage, il ne montrait rien de bien élevé. Le corps docte, il semble au contraire lancer un défi, ou un pari idiot à quelque nageuse inexpérimentée.

En Chine, j'ai donné des leçons de natation à plusieurs personnes. Mais ce n'est pas cela seulement, qui m'attirait vers le lac. J'ai toujours considéré qu'un lieu de baignade naturel proche de son lieu de vie était une condition sine qua non du bonheur. Même à Lyon, je me baignais dans le Rhône, par acharnement. Cela m'a manqué à Shanghai, car je n'ai jamais osé plongé dans le Huangpu, ni dans la Suzhou he.  

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31 juillet 2008 4 31 /07 /juillet /2008 11:06

C’est un roman audacieux, puisqu’il est écrit par un Français, Stéphane Fière, et que le narrateur et personnage principal est un travailleur migrant chinois, un mingong (paysan ouvrier). Il raconte à la première personne le destin d’un campagnard qui vient tenter de s’en sortir à Shanghai. 
Les mingongs sont très nombreux, on parle de deux à quatre cent millions, qui sont prêts à travailler pour presque rien puisqu’ils n’ont pas de papiers qui les autorisent à vivre dans les grandes villes. Comme ils sont l’essence du bâtiment, ils sont un facteur majeur de la croissance de l’économie chinoise.

Le héros de Stéphane Fière vient du Shanxi et travaille d’abord sur le chantier de Xintiandi. Il rencontre une jeune femme qui vend des petits-déjeuners aux ouvriers, et une histoire d’amour remplira sa vie laborieuse. Ensemble, ce provincial valeureux et cette shanghaienne rusée trouveront des moyens pour gagner plus, pour soutirer du plaisir, pour économiser, pour s’élever dans la société, et enfin pour sombrer.

Les avis sont très partagés sur ce roman. Je ne parle pas de l’aspect purement littéraire, qui est d’un intérêt limité, style sans particularité, construction classique des romans mélodramatiques et/ou naturalistes de gare (success story ponctuée de coups durs, avec le malheur qui se déploie à l’insu du personnage tout le long du roman avant d’éclater à la fin.)

Ce qui fait discussion, c’est le misérabilisme supposé de l’histoire. Plusieurs amis m’ont fait part de leur déception devant tant de malheurs, alors que moi, à la lecture, je voyais beaucoup de choses positives. Certes, la mère du héros meurt dès les premières lignes, son père meurt sur un chantier, il se fait trahir par sa petite amie, et finira peut-être mal, mais…

Mais il tombe amoureux et cet amour est physiquement réciproque. Or, un jeune homme plein d’espoir qui peut faire l’amour avec une femme qu’il aime, c'est un homme qui connaît le luxe extraordinaire d'une éducation sentimentale et sexuelle, c’est déjà un sort bien enviable. Moi qui ai connu cela aussi, à son âge, je considère cela comme une chance inouïe et un cadeau de la vie.
Ensuite, il n'est pas condamné à un travail aliénant et sous-payé toute sa vie. Il change d'emplois, il jongle avec les jobs, il apprend sur le tas. Un gamin qui non seulement apprend l’amour, mais peut passer d’un boulot à un autre, payés un peu plus à chaque fois, c'est ce que j'appelle un gamin heureux.
Vers la fin du roman, ce travailleur précaire parvient à gagner plusieurs centaines d’euros par mois. Il dépasse même le salaire moyen de Shanghai, cela indique que les mingongs, s’ils ont la niaque, peuvent s’en sortir.

Maintenant, du strict point de vue de la diégèse, c'est vrai que c'est un roman noir. Mes amis l'ont trouvé atroce, je l'ai trouvé plein d'espoir... Je me demande si cette incompréhension a été vécu par l'auteur lui-même, ou si c'est moi qui, comme d'habitude, suis à côté de la plaque.

La promesse de Shanghai, Stéphane Fière, 2007, (Picquier ed.)

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29 juillet 2008 2 29 /07 /juillet /2008 17:23

C’est un des lieux communs auxquels il faut tordre le cou. D’abord parce que pour eux, c’est nous qui sommes pragmatiques. Pour ne prendre qu’un exemple, dans un exposé sur la notion de « face », une étudiante disait que les Occidentaux se fichaient de « perdre la face » car ils étaient pragmatiques et que seul le résultat comptait pour eux. Les Chinois, au contraire, ont à prendre en compte des codes plus subtils, etc. Les Chinois ne se pensent pas comme pragmatiques, il faut déjà le dire.

S’ils étaient pragmatiques, de nombreuses choses dans l’histoire chinoise se seraient déroulées différemment, et beaucoup de choses seraient traitées autrement aujourd’hui.

Le Tibet, par exemple. Où voyez-vous du pragmatisme là-dedans ? S’ils l’étaient, ils organiseraient des rencontres avec le Dalai Lama, ils cesseraient de bourrer le crâne de leurs ressortissants avec des slogans comme « Le Tibet était, est et sera une partie de la Chine », et chercheraient à gagner plus qu’ils ne dépensent. S’ils étaient pragmatiques, ils donneraient tous les signes du retrait des Chinois, tout en gardant une mainmise sur l’armée et les grands projets de développement, comme la France l’a fait en Afrique. Ils laisseraient les Tibétains se débrouiller tout en gardant avec eux un rapport informel de suzeraineté, comme cela existe depuis la dynastie Tang. Cela leur coûterait moins d’argent (car ils investissent des milliards au Tibet avec un retour sur investissement très faible) et redorerait leur blason à l’étranger.

Voilà ce qu’ils feraient s’ils étaient pragmatiques, mais ils ne le font pas. Ils veulent garder le Tibet car ils sont sentimentaux.

S’ils étaient pragmatiques, ils libèreraient Hu Jia et tous les prisonniers politiques. Ils autoriseraient les journalistes étrangers à s’entretenir avec eux, car les détenus ne diraient que ce que les journalistes étrangers savent déjà, et plutôt que de ternir l’image du gouvernement, cela couperait l’herbe sous les pieds de tous les opposants.

S’ils étaient pragmatiques, ils auraient compris depuis longtemps que la diversité d’opinions donne une bonne image de soi, et que l’uniformité des opinions, au contraire, laisse un goût amer.

S’ils étaient pragmatiques, ils se lanceraient concrètement, mais de manière contrôlée, avec méthode, vers un système multipartiste, ce qui augmenterait le patriotisme de la population, règlerait en grande partie le problème de Taiwan, et rendrait la Chine infiniment et universellement populaire dans le monde entier (sauf pour la Corée du nord et la Birmanie…)

Tout cela ne leur coûterait rien. Pas de désordre social, car l’armée et la police seraient toujours aussi dures, et que les populations sensibles auraient des canaux d’expression. Pas de changement essentiel dans la conduite des réformes économiques car les mêmes problématiques persisteraient.

Alors pourquoi continuer d’appeler pragmatiques des gens qui, par idéologie, par sentiment ou par crainte, font le contraire de ce qui irait dans leur propre intérêt ?

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18 juillet 2008 5 18 /07 /juillet /2008 12:14
Je connais des intellectuels qui sont tellement libéraux, par nature, qu'ils ne peuvent se résoudre à accepter leur pays tel qu'il est.
En même temps, ils ne peuvent pas rejeter quoi que ce soit de la Chine, au risque de passer pour de mauvais patriotes, alors ils ont trouvé une parade : ils parlent de la Chine comme d'un pays libéral.
Cela m'a frappé lorsque je parlais littérature avec un professeur d'université. Lui-même cordial et peu enclin au dogmatisme, volontiers critique mais sans débordement, acceptant le dialogue, il me disait que Mao Dun n'était pas aimé des Chinois et quasiment pas étudié pour la raison qu'il avait été trop "officiel" sous le maoïsme. Dans les paroles de ce professeur, les jeunes Chinois sont plutôt attirés vers les écrivains crypto-dissidents, comme Lao She (surtout à cause de l'incertitude qui entoure les circonstances de sa mort). A l'entendre, et à entendre d'autres amis tout aussi ouverts à la diversité d'opinion, on a l'impression que la Chine est une social-démocratie.
Ils disent que les Chinois sont tolérants, que le gouvernement a des "problèmes" (mais "tous les gouvernements ont des problèmes") mais qu'il fait tout pour réduire la présence de l'Etat. Que la Chine a un rapport apaisé avec les étrangers, que ce que recherchent les Chinois partout où ils vont, c'est la libre entreprise, la juste rétribution de leurs efforts pour s'enrichir.
Leur idéal est que les gens étudient ce qu'ils veulent, en fonction de leur inclination, et qu'il ne faut pas s'empresser de juger le choix de chacun. Ils préfèrent ne pas voir qu'il en est tout autrement chez eux.
Ils disent que la presse est relativement privée de liberté, mais que tout est relatif et que de toute façon, la presse étrangère est elle aussi un instrument de propagande. La presse doit donc se rendre indépendante dans l'ensemble du monde.
S'ils reconnaissaient brutalement combien la réalité est éloignée de leur nature libérale, ils seraient obligés de contrarier l'un des deux piliers de leur identité, la patrie autoritaire ou leur douceur subjective.

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17 juillet 2008 4 17 /07 /juillet /2008 16:39

Comment passer du bois à la fleur ? Cette question qui vient du plus antique émerveillement de notre enfance, est une des tâche de la poésie. Considérons une seconde ce vers de Wang Wei :

 

木末芙愹花 

 

La prononciation importe peu : Mu Mo Fu Yong Hua

et le sens est banal : "La fleur éclôt au bout de l’arbre", ou quelque chose comme ça.

 

L’intérêt du vers réside en fait dans la succession des caractères.

Il s’agit de passer de l’arbre (début du vers) à la fleur (fin du vers).

Les deux premiers sinogrammes sont construits sur le caractère de l’arbre : , auquel est ajouté un trait. Le signe de l’arbre est donc en transformation, il grandit, il accumule de nouveaux éléments.

 

Le troisième caractère voit disparaître l’arbre, mais donne l’impression de faire évoluer le deuxième caractère. Apparaît alors la clé de l’herbe : , si bien qu’est accentuée la transformation de la végétation, du bois vers la fleur.

 

Les deux derniers sinogrammes comportent le caractère de l’homme : , ce qui, d’après la collègue qui m’en a parlé, peut vouloir dire que le poète, ou tout au moins une figure humaine, est déjà incluse dans le paysage, mais dans un état latent, ou spirituel. L’homme est d’ailleurs déjà introduit dans le troisième caractère, avec l’élément qui, laissé seul (sans la clé de l'herbe qui le couronne) signifie « mari », ou « monsieur ».

 

La présence de l’herbe, puis celle de l’homme, prépare l’éclosion du dernier caractère, qui en est constitué, et qui se prononce dans une ouverture de la bouche (Hua), après quatre sons plutôt étouffés.

C'est ainsi que la beauté, comme la branche de l'arbre en hiver, se cache parfois dans la matérialité même des signes. Quand le sage montre la lune, il faut parfois savoir regarder le doigt.

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16 juillet 2008 3 16 /07 /juillet /2008 11:32

Dans le train qui nous menait à Shanghai, cette jeune personne a trouvé des mots qui m'ont touché plus profondément et plus durablement que toutes les autres paroles. Personne n'a su me parler aussi bien qu'elle, ni d'une manière qui me convienne si parfaitement, comme si j'entendais pour la première fois ce que j'avais obscurément besoin d'entendre. 
Elle parle en pesant ses mots, en penchant un peu la tête. Ses mots semblent venir de son coeur, sans calcul, sans pression, sans arrière-pensée. Et pourtant, partout où nous allons, des gens sont désagréables avec elle, comme s'ils voyaient en elle une arrogance que, pour ma part, je n'ai jamais perçue. Elle essaie d'être gentille mais une timidité ou quelque chose d'autre, d'indéfinissable, érige un mur entre elle et bien des gens autour de nous.
Un jour, je lui ai demandé si elle voulait rencontrer mes amis de Shanghai. Elle hésitait, elle ne semblait pas trop curieuse de les voir (par ailleurs, elle n'aime pas beaucoup Shanghai, et elle trouve qu'à part moi, les étrangers ont tendance à sentir un peu fort). De mon côté, je lui fis part de mon sentiment mêlé ; d'un côté j'avais envie depuis des années de la faire connaître à mes proches, et d'un autre côté je voulais la garder pour moi seul. Elle laissa planer un silence et, un autre jour, dans une ruelle de Suzhou, elle me répondit : "Tu peux me garder pour toi tout seul". 
Sa vie reste un mystère pour moi, sa vie, ses opinions, sa façon de penser, ses sentiments réels, ses ambitions, ses arrangements avec les hommes et les femmes. Elle sera toujours un peu dans l'ombre pour moi, mais capable de dire des choses d'une clarté implacable, mais dotée d'un sourire lumineux, mais d'une tolérance et d'une positivité désarmantes.  
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15 juillet 2008 2 15 /07 /juillet /2008 16:41


En écrivant sur de la pierre, les Chinois pouvaient diffuser des textes canoniques, classiques ou politiques, par milliers d'exemplaires, vers tous les coins de l'empire. Il suffisait d'inventer le papier et de l'estamper. Une seule pierre pouvaient contenir des milliers de caractères. On lui appliquait une grande feuille de papier, puis on la pliait et cela constituait un trésor de savoir qui ne nécessitait pas le travail de copiste des milliers de moines qui, chez nous, reproduisait les grands textes au Moyen-Âge.
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12 juillet 2008 6 12 /07 /juillet /2008 17:02
On a beau parler des pays méditerranéens, l'enjeu le plus grand de la diplomatie française est bel et bien la Chine. Dommage, dans l'équipe qui nous dirige, personne n'y connaît rien...
Le jour même où Sarkozy annonce qu'il va se rendre aux J.O., l'ambassadeur de la Chine en France interdit, sous peine de sanctions économiques, à notre dirigeant souverain, de voir le Dalai Lama. Un type comme Raffarin espère que Sarkozy obtempèrera.
Le pire, c'est que les Chinois peuvent tout à fait aller au bout de leur logique et rendre caduques des contrats déjà signés. Sur ce plan, rien ne leur fait peur. Si Sarkozy décide de rencontrer le leader tibétain, Hu peut rendre la France misérable, presque par jeu, pour donner un exemple aux autres pays, en particulier tous ceux dont la puissance est inférieure ou égale à la France.
Le désir de respect, de crédibilité, le désir d'être pris au sérieux est immense en Chine, et, c'est bien connu, à un moment donné, dans un groupe, quand jouer des coudes ne suffit plus, il faut se choisir une victime, un bouc émissaire, et il faut frapper. Cela remet les idées en place à tout le monde.
Pour ma part, j'espère un peu que ça dégénère. Je veux dire, j'espère que Sarkozy rencontrera officiellement le Dalai Lama et qu'on puisse voir un peu ce que chacun a dans le ventre.
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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 03:59
NON SEULEMENT JE N'AI PAS ACCES A MES COMMENTAIRES MAIS JE NE PEUX MEME PLUS REVENIR A LA LIGNE, CHANGER LA POLICE OU LA TAILLE DES CARACTERES. JE NE PEUX PAS NON PLUS METTRE DE PHOTOS DE JOLIES FILLES. CA DEVIENT N'IMPORTE QUOI CE BLOG.
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24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 03:13
Les départs de Chine sont toujours un peu déchirants. Surtout pour les professeurs qui voient venir vers eux des théories d'étudiantes pimpantes, toutes plus adorables les unes que les autres, se frotter à eux commes des chattes pour témoigner, la larme à l'oeil, de leur tristesse à devoir se séparer. Cela m'était déjà arrivé à Nankin, avec de merveilleux étudiants pleins de poésie, les textes de Neige, la tendresse des uns et des autres. Cela recommence, amplifié, à Shanghai, puisque j'y suis resté un an de plus et que j'ai eu davantage de temps à consacrer aux équipes de Fudan. Hier a eu lieu la cérémonie de clôture de la "classe élites". Les étudiants, que j'ai vu neuf heures par semaine pendant deux ans, montait une comédie musicale. Ils m'ont réservé un accueil très chaleureux, au milieu de tous les discours officiels et des rituels diplomatiques de rigueur. Applaudissements bruyants, gerbe de fleurs, embrassades, les étudiants ont voulu, non casser le protocole, mais le dynamiser, le réchauffer en offrant une émotion qu'eux seuls pouvaient apporter. La figure du professeur était un peu la seule qui pouvait fédérer les besoins d'affection, d'expression et d'émotion qui sont générés par la constitution d'un groupe. Ils m'avaient demandé d'écrire un discours, et de l'envoyer en avance, pour qu'ils puissent le traduire (et peut-être s'assurer que je n'y disais rien d'inapproprié). C'est ce discours que je reproduis ci-dissous. J'aurais pu être plus court, plus sobre et plus collectif. Plus léger et moins prétentieux. Mais il y avait bien assez de discours mesurés, pleins de remerciements plus ou moins sincères. J'ai profité de mon rôle d'électron libre, de sage précaire, pour écrire quelques mots centrés sur les étudiants. Il n'y a qu'eux qui m'ont vraiment importé et je voulais leur rendre hommage sans excès de pudeur. Alors c'est peut-être excessivement impudique, je ne sais pas. A vous de juger. Université Fudan, lundi 23 juin 2008 Chers amis, C’est avec émotion que je prends la parole devant vous. Nous allons nous quitter après deux années de travail intense. Avec les étudiants, nous nous sommes vus trois fois par semaine pendant deux ans, c’est beaucoup, c’est comme si nous avions vécu ensemble. Pour moi, ils sont un peu des membres de ma famille, et pour eux je suis peut-être, en plus d’un professeur, une sorte d’oncle… Cela a été un véritable plaisir de vivre toutes ces heures avec vous. Nous avons beaucoup travaillé, beaucoup ri, beaucoup lutté contre le sommeil, beaucoup lutté contre la faim, et je ne vous ai jamais dit combien vous avez été importants pour moi. Pour mieux voir la Chine, d’abord, et pour y être heureux. Mon voyage de quatre ans dans votre pays a été extraordinaire. J’ai énormément appris, énormément regardé, observé, énormément cherché à comprendre. Et j’ai très peu compris. Mais grâce à vous, à ce que vous m’avez dit, grâce à ce que vous avez écrit, grâce à ce que vous ne m’avez pas dit, grâce à vos gestes, vos visages, vos regards, votre présence, j’ai l’impression d’avoir pénétré une partie du monde chinois que peu de gens ont la chance de découvrir. J’ai découvert avec vous la jeunesse d’un pays qui se transforme profondément, une jeunesse qui nourrit de nombreux espoirs pour l’avenir, mais aussi de nombreuses craintes, parfois des angoisses et des souffrances. J’ai surtout été touché par votre incroyable positivité, votre combativité respectueuse, votre calme optimiste, votre gentillesse espiègle. Quand j’étais fatigué, c’est vous qui me donniez de l’énergie. Quand j’étais de mauvaise humeur, vous me pardonniez et vous saviez me redonner de la joie. Je souhaite à tous mes amis d’avoir l’occasion de faire ce beau métier de professeur avec des étudiants comme vous. La classe élites m’a aussi permis d’observer de l’intérieur un travail de coopération universitaire entre deux pays. Cela m’a beaucoup plu et m’a beaucoup apporté. Je n’ai été qu’un professeur, sans pouvoir de décision et sans connaissances très vastes dans ce domaine, mais l’impression que j’en retire, c’est que la grande force de l’université chinoise, ce sont ses étudiants. L’université chinoise peut se reposer avec confiance sur eux pour se développer. Les étudiants chinois ont su forcer mon admiration, mon affection, et c’est avec sincérité que je leur souhaite un brillant avenir.
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