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4 septembre 2006 1 04 /09 /septembre /2006 10:47

Autrefois, on construisait les universités au centre des villes. Aujourd’hui, on les excentre, on les rejette dans des zones semi rurales.

Quand j’habitais à Nankin, il m’arrivait de devoir travailler dans des campus très éloignés du centre ville. A Jiangning, au sud, et à Pukou, au nord, au-delà du fleuve Yangtse. Je m’y promenais sur des chemins qui l’entouraient, je me souviens d’animaux étonnants, des lièvres, des pélicans, dans une nature provisoire, destinée à être rasée et aménagée, mais qui poussait drue pour cela même. Je dirais bien que je voyais des renards, mais vous penseriez que j’exagère.

Depuis le campus, on pouvait des montagnes aux formes très pures. Ces montagnes, j’y allais avec une étudiante, à vélo, et armé d’une caméra. Je filmais mon étudiante, sa manière de s’y prendre pour demander notre chemin, la grâce de ses gestes.

A l’intérieur du campus de Jiangning, des ouvriers travaillaient à ériger les nouveaux bâtiments et, au centre du campus, ils taillaient des pierres de couleurs pour assembler une carte du monde. J’ai réalisé, avec des étudiants, un film sur ces ouvriers. Mon étudiante, celle qui venait à la montagne avec moi, les interviewait avec passion et tendresse. On demandait à un gros costaud, sur le chantier : « Et la France, où est-elle ? » Il répondait : « La France ? C’est près de l’Angleterre, là-bas. »

Fudan, en revanche, a été construit il y a suffisamment d’années pour qu’il n’y ait plus une once de nature autour de l’université. Et surtout, à Nankin, j’habitais au centre ville et je n’allais dans ces campus éloignés que quelques jours par semaine. Cette année, j’habite dans l’éloignement.

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