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15 novembre 2006 3 15 /11 /novembre /2006 04:10

Cela fait trois jours que je regarde et écoute Les demoiselles de Rochefort. J’avais acheté ce DVD en pensant que ça pourrait servir comme matériel pédagogique, dans un cours sur la Nouvelle vague, par exemple. J’avais dans l’idée que les comédies musicales, et celles de Demy autant que les autres, c’était toujours un peu mortel. Un soir de crève, justement, alors que je me réveillais la gorge aux abois, j’ai mis le DVD pour me remonter le moral, au cas où. Dans ces moments, on fait un peu n’importe quoi, tout est bon pour oublier la fièvre.

Le film m’a enchanté. Les gens qui dansent, d’habitude ça me laisse froid, mais là, dans les rues de Rochefort, il y avait une vraie folie contagieuse, tous ces gens qui sortent de nulle part et font les fous, il y avait une telle légèreté, quelque chose qui me faisait penser à Tati. Et surtout, plus je le regarde, plus je trouve ce film tordant. L’humour est partout, et il est d’une subtilité jubilatoire. Je ne me lasse pas de cette scène où les jumelles, sollicitées par les forains pour faire un numéro de scène, proposent une chanson réaliste aux vieux relents de Fréhel :

« Dans le port de Hambourg

 

Trois marins javanais

 

Parlaient du grand amour

 

Comme si ça existait

 

Comme si pour ce prix-là

 

Les filles de Hambourg

 

Aux marins de Java

 

Offraient le grand amour

 

-         Vous aimez ?

-         C’est sinistre. 

-         Et puis ça a traîné partout ! Les marins, les filles, les bateaux… Y en a marre. »

 

Ou ce dîner hyper chiant où tous les convives parlent en alexandrins pendant la scène entière pour ne dire que des banalités, avec Danièle Darrieux qui souligne à un moment :

« … Ah ! Que ce dîner manque d’attraits

 

Quant à moi, aujourd’hui, réplique Deneuve, je me sens quotidienne. »

 

Moi, je serais prêt à tout pour une femme qui me fait rire. Après la beauté physique, la drôlerie est la plus grande qualité chez les filles, presque une vertu. Je montrerais bien ce film à mes étudiants, mais comment pourraient-ils trouver ça drôle ?

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commentaires

F
<br /> <br />  Cette film reste un souvenir indeleble du charme et de la bravure de Franccoise<br /> <br /> <br /> Dorleac. Femme merveilleuse ! C'est una vrais domage sa premature deparue.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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P
Je ne vous avais jamais réellement quitté, très Cher !<br /> Impossible pour moi de tenir ma langue (mes doigts, mes pieds, mes gambettes) et de résister à l'appel du 15 novembre au cours duquel vous fîtes retentir l'hymne au bonheur, l'invitation à la joie, le tagada tsouin tsouin des coeurs !<br />
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G
Tiens, Princess K revient parmi nous, ca va jazzer dans les chaumieres, va va swinguer, que dis-je, pa di lou di lou, ca va faire valser les marins qui, comme qui diraient, sont bien plus marrants que tous les forains reunis.
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P
Nous voyageons de ville en ville<br /> Nous représentons des motos<br /> Des bicyclettes et des bateaux<br /> La route est notre domicile<br /> Un jour ici, un jour ailleurs<br /> Nous vivons libres et sans attache<br /> Lutins farfelus et potaches<br /> Courant de bonheur en bonheur<br /> <br /> Préférant au pire le meilleur<br /> La bonne humeur à la tristesse<br /> Les jolies filles aux laideronesses<br /> Et le plaisir à la douleur<br /> <br /> Nous voyageons de fille en fille<br /> Nous butinons de coeurs en coeurs<br /> A tire d'ailes, dans chaque port<br /> A corps perdus dans chaque ville<br /> Notre vie c'est le vent du large<br /> L'odeur du pain, le goût du vin<br /> Le soleil pâle des matins<br /> Le soleil noir des soirs d'orage<br /> <br /> Le sourire d'une enfant sage<br /> La sieste dans le foin coupé<br /> L'amour fou au milieu des blés<br /> Et le vent frais sur le visage<br /> <br /> Nous voyageons de ville en ville<br /> Nos lendemains sont incertains<br /> Une blonde vous tend la main<br /> C'est à nouveau la vie facile<br /> Un jour ici, un jour ailleurs<br /> Notre vie comme un romance<br /> S'élance sur un air de chance<br /> Courant de bonheur en bonheur<br /> <br /> Préférant le joie au malheur<br /> L'intelligence à la bêtise<br /> A l'hypocrisie la franchise<br /> Aux gendarmes les gens de coeur<br /> <br /> Nous voyageons de fête en fête<br /> On nous désigne de la main<br /> On nous appelle les forains<br /> En vérité on est poètes<br /> Un jour sérieux, un jour rieurs<br /> Notre vie joue en alternance<br /> La tragédie de l'existence<br /> Et la comédie du bonheur<br /> <br /> Amis à la vie, à la mort<br /> Princes sans peur et sans reproche<br /> Chevaliers sans un sou en poche<br /> Par contre notre coeur est d'or<br /> <br /> Nous voyageons de ville en ville<br /> Du Val-de-Loire au bord du Rhin<br /> On nous appelle les forains<br /> La route est notre domicile<br /> <br /> Nous voyageons de ville en ville<br /> Du Val-de-Loire au bord du Rhin<br /> On nous appelle les forains<br /> La route est notre domicile!
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