27 novembre 2006
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C’est un Chinois qui vit en France depuis 1989 et qui travaille comme journaliste à Paris. Il était autrefois professeur de philosophie à Wuhan et a dû se reconvertir après les fameux événements qui l’ont obligé à s’exiler.
Son blog est passionnant parce qu’il parle un langage que nous pouvons comprendre, celui de la liberté de l’esprit. Il milite contre la propagande, contre le nationalisme étroit de ses compatriotes, il informe sans relâche et c’est très précieux pour nous, en Chine, car le problème avec nos amis chinois, c’est qu’ils ne connaissent pas la simple vérité sur bien des choses qui se passent dans leur pays. Du coup, nous non plus, nous ne savons pas grand-chose.
Et puis il écrit en français, donc il s’adresse à nous, les francophones, et nous fait réfléchir sur nos défauts, nos lâchetés, nos aveuglements, nos travers, mais aussi nos conquêtes, notre qualité de vie, notre liberté qui devient si précieuse quand on le lit.
Une amie m’a dit l’autre jour : « Ce que j’aime bien chez les Français, c’est qu’il n’y en a jamais deux qui pensent la même chose sur le même sujet. » Le blog de Cai nous montre que les Chinois sont aussi capables que nous d’être libres d’esprit, indépendants, démocrates, rebelles à la bêtise et à l’ignorance.
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16 novembre 2006
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Le titre de son blog s’explique par une anecdote du Zhuang Zi. Le sage dit avoir rêvé qu’il était un papillon. Mais à son réveil, il se fait cette réflexion que reprendra, sans le savoir, Descartes, plus de quinze siècles plus tard : « Qui suis-je ? Suis-je Zhuang Zi rêvant qu’il est un papillon, ou suis-je un papillon qui rêve à cet instant qu’il est Zhuang Zi ? » Neige d’Hiver réutilise l’image du papillon pour jouer avec son nom et son identité dans ses histoires.
Je tiens ce blog pour une chose remarquable. Une étudiante chinoise qui écrit dans des récits simples les événements et les pensées d’une fille d’aujourd’hui. Son talent tient dans un sens étonnant de la narration et un vrai pouvoir d’évocation d’une émotion, d’un sentiment. En la lisant, je m’aperçois combien il est difficile d’être en prise direct avec ses propres sensations.
Lire son blog, c’est accéder à la vie des jeunes gens d’ici, et surtout à la personnalité d’une Chinoise, par petites touches, en douce. N’est-ce pas exceptionnel ? Avons-nous souvent eu cette opportunité ? Aujourd’hui que les Chinois fascinent et font peur au monde entier, sentir le cœur et les aspirations de leur jeunesse ne peut qu’aider à comprendre et à aimer ce peuple qui est montré dans nos médias de façons quasiment inhumaine. Neige d’Hiver en est un représentant d’un charme exquis et qui peut séduire les Européens attentifs.
Elle a une intuition fine, et comme innée, de ce qui vaut la peine d’être raconté dans une vie sans grand relief. Elle le fait sans prétention, sans affectation. Sa personnalité s’y révèle si aimable qu’on pourrait en tomber amoureux rien qu’à la lire. Elle développe toujours un ton léger, drôle et sensuel.
Ce que j’aime dans son écriture, c’est qu’elle se fout du français, elle écrit sans complexe et sans chercher à épater. Elle fait des fautes, et j’aime ses fautes, car elles montrent que ce n’est pas la correction qui l’obsède, mais le mouvement de la pensée, mais l’émotion et le rire. Elle pourrait passer des heures à lire les dictionnaires pour être une francophone modèle, mais elle préfère la fragilité d’une impression ou d’un étonnement.
http://hiverneige85.spaces.msn.com
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8 septembre 2006
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Je lui promettais une carrière d’écrivain, à la Shan San, ce qu’elle rejetait avec mépris. Ecrire, pour elle, est une occupation pour jeunes gens oisifs. Elle veut se marier et, quand elle sera mariée, il est hors de question qu’elle ne s’occupe pas entièrement de sa famille. Alors, je contourne ses arguments, je lui conseille de ne pas arrêter trop tôt ses études, de se lancer dans la recherche, d’aller passer un an en France. Elle prétend être incapable de faire une thèse, et surtout, elle craint de devenir une intellectuelle célibataire alors que son rêve est d’avoir une famille « normale ». Vous me direz, pourquoi ne pas la laisser mener la vie qu’elle désire, tout simplement ? Pourquoi vouloir que tout le monde suive le même parcours que toi ? Je répondrai, d’une part, que cela n’a rien à voir avec mon parcours, et, d’autre part, que ses textes indiquaient une vie plus puissante, plus inventive, moins conformiste que celle dont elle prétend rêver.
Il y a encore autre chose. Ne pas laisser les filles qui ont du talent baisser les bras et jouer un rôle en retrait qu’elles croient être le leur. Qu’elle devienne mère de famille si ça lui chante, mais qu’est-ce qui empêche une mère de famille d’être cultivée, d’écrire, de fréquenter des étrangers ?
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