Rencontré Jean Rolin à la terrasse d'un café, à Bastille.Nous devions nous voir pour parler business, Shanghai, consulat, reportage portuaire, conférence, interprète et piccole.
Moi, je n'en menais pas large et je laissais parler le maître. Il est prolixe, le maître, cela tombe bien. Il a parlé de nombreux lieux de vie et d'écriture. Puis il a abordé le sujet de son prochain livre, les chiens errants. Jean Rolin est intarrissable sur les chiens errants, qu'il observe depuis longtemps, dans le monde entier. Dans une lettre, il m'avait demandé si je connaissais une ville, en Chine, célèbre pour en héberger de nombreux. J'avais répondu que non. Non, je n'en connais pas, non pas non il n'y en a pas.
Il m'a dit qu'en Chine, en 1989, il avait refusé de manger du chien. C'est un interdit, me dit-il. Ces bêtes sont koprophages. Je n'en mangerai plus non plus.
Au bout de quelques heures, il fallut bien aborder un peu Shanghai. Pour lui, c'est une destination parmi bien d'autres. Il était à Moscou il y a quelques jours, il sera aux Etats-Unis au mois d'Août. Sa conversation est émaillée de lieux et de villes, lointaines ou proches, où il a travaillé, écrit, fait des recherches, des reportages. C'est inouï ce que cet homme voyage. Alors à Shanghai, il ira volontiers mais pour lui ce n'est pas un événement. Ce n'est certes pas un événement aussi important que ça l'est pour moi : faire se rencontrer mes étudiants et mon écrivain préféré.