Le ferry Shanghai-Osaka est un petit monde tranquille ou l'on peut vivre quelques jours sans manquer de rien. C'est mieux que l'avion, voila ce que je me disais en me deshabillant pour prendre une douche. Les sanitaires sont propres, on a envie d'y revenir souvent, pour tuer le temps.
Le tangage est relaxant, et meme endormant. On y fait des siestes, on marche au ralenti, on pense moins vite et moins, on se concentre plus sur des petits rien. Vive le bateau. Ca laisse le temps de lire, de travailler son chinois, de fumer des clopes en plissant les yeux, comme un vieux Chinois.
Comme je n'avais pas de yen japonaises, j'ai du manger les provisions que j'avais apportees. C'etait frugal. Je pouvais ecouter avec enchantement les petits groupes de Japonaises qui riaient d'un rire etudie : de tendres cascades sonores.
On se reveille avec bonheur et on s'endort le sourire aux levres. Le matin, une grande joie vous inonde a l'idee que vous n'etes pas arrive, qu'il reste encore 24 heures a ne rien foutre. Se dire, avec cette lenteur un peu debile qui vous possede, "je vais me faire un cafe", ah! quel delice.
De temps en temps, marcher sur le pont et voir les cotes japonaises vous froler. Et retourner tracer des caracteres avec cette ecriture d'enfant qui fait rire les Chinois qui passent pres de vous et regardent par dessus votre epaule.