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28 janvier 2007 7 28 /01 /janvier /2007 05:23

Je ne voudrais pas donner de mauvaises pensées aux lecteurs, mais je dois dire que vu d’ici, l’avenir n’est pas brillant. Je suis devenu, disons le mot, pessimiste. Rien ne me paraît en place pour éviter de grandes catastrophes à venir. J’espère me tromper, mais je n’arrive pas à imaginer le développement actuel de la Chine sans le déclenchement presque automatique de guerres en cascade.

L’un des derniers articles de Cai Chongguo, dans Journal d’un Chinois, parle de la situation des mines qui explosent un peu partout en Chine. On y voit en creux le portrait d’un pays qui ressemble à un géant assoiffé d’énergie. Quand Napoléon disait que le monde tremblerait au moment où la Chine se réveillerait, il aurait pu filer la métaphore en évoquant la faim inépuisable de ce géant au réveil. Il est en train de préparer son petit déjeuner, mais il a l’estomac dans les talons, c’est ce qui crève les yeux. Les premières victimes sont les Chinois eux-mêmes. Pas mes étudiants, qui devraient trouver du travail dans les entreprises de Shanghai, mais les travailleurs migrants. Les victimes suivantes sont les peuples et les pays qui ne peuvent que ployer et vendre leurs ressources naturelles. En Asie centrale, les tensions entre la Chine, la Russie, les Etats-Unis et l’Inde sont palpables. La Chine, pour ne parler que d’elle, a besoin de pétrole et en acquerra par tous les moyens.

Le climat idéologique, aussi, me fait peur : dans toute l’Asie, et en Russie, un nationalisme de plus en plus aveugle prépare les populations à des affrontements perçus déjà comme des actes de défense. Même l’attaque d’une petite île inoffensive comme Taiwan est vue comme une action légitime par des gens qui, par ailleurs, sont gentils, intelligents, civilisés et polis. Un sentiment anti-occidental (on l’a bien cherché, remarquez) se développe partout, l’Occident étant le symbole de toutes les fausses valeurs, de tout ce qui corrompt.

Et sur tout cela, une propagande lénifiante qui parle de monde harmonieux, pour mieux préparer les esprits à penser que s’il y a conflit, ce sera de la faute des autres, qui ne voulaient pas de cette harmonie.

Si je croyais en Dieu, je prierais tous les jours pour la paix dans le monde.

Dans mon précédent blog, je donnais une image douce de la Chine. Cette image n’est pas fausse, il y a ici une véritable douceur de vivre, dans les villes de provinces plus qu’à Shanghai, peut-être, mais une douceur que l’on retrouve au contact des femmes, de la culture, des paysages chinois. Cette douceur, je continue de la goûter, mais j’entends fréquemment aussi une rumeur sourde de brutalité. Après Nankin en douce, j’aurais pu écrire Shanghai en brut.

 

 

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