La bibliothèque francophone de l’Institut des langues étrangères vient de recevoir les livres neufs commandés par nos soins, mais offert par le consulat. Des livres payés par vous, chers compatriotes français, et je profite de ce billet pour vous remercier, même si vous n’avez participé à ce cadeau qu’indirectement et sans le savoir. Pourquoi dépenser de l’argent dans les universités des autres pays, me direz-vous ? Pour soutenir les études françaises en Chine et, sur le long terme, pour tenter de favoriser l’éclosion d’une élite chinoise francophone. Je ne sais pas si les autres pays font de même, il faudrait se renseigner. La France cherche à attirer quelques étudiants excellents, qui auraient plutôt une tendance naturelle à passer des diplômes aux Etats-Unis.
Bref, la bibliothèque s’est refaite une beauté. En septembre, au début de ce blog, je parlais d’elle comme un lieu poussiéreux en diable. On se noircissait les mains en trois minutes, mais sous la crasse le trésor était intact. Quelques milliers de livres choisis et commandés avec soins, qui dormaient dans un foutoir médiéval. Puis nous les avons réveillés. A la faveur d’un arrivage modeste, quelque 200 titres, on s’est engagé à faire une petite cérémonie pour remercier le consulat et nouer des contacts. Mais pour cela, il fallait désherber, dépoussiérer, ranger, classer, nettoyer, reranger, renettoyer et, pour faire court, c’est devenu un lieu accueillant, où l’on se salit moins les mains, où l’on peut s’asseoir et lire. Il m’arrive même d’y donner des cours aux étudiants chercheurs.
Et quand tout le monde est parti, j’y retourne tout seul et manipule tendrement les nouveaux ouvrages. Rien que de très commun, aucune rareté, mais l’appel des livres neufs est toujours là, frétillant.