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22 novembre 2006 3 22 /11 /novembre /2006 11:34

Les Chinois qui ont aujourd’hui vingt ans, vingt-cinq ans, se trouvent dans une situation de mutation, entre tradition et modernité comme on dit. Concrètement, qu’est-ce que ça signifie ?

Les filles recherchent l’amour sans parler d’amour. Le mariage est un passage obligé, et les filles ont la volonté traditionnelle de trouver un bon parti, tout en ayant le désir moderne d’être aimées comme une princesse. Elles veulent à la fois la sécurité et le frisson.

Les textes de Neige d’Hiver font l’autoportrait de cette jeunesse. Avec ses amies de vingt ans, elle parle de mariage, et c’est très conventionnel. Mais quand elle écrit sur des garçons, on découvre une fille sensuelle, avide de rencontres, de découvertes physiques. Toutefois, ce sont des paroles de vieux qui sont écrites : se marier, acheter un appartement, être protégée. (Des paroles d’un autre temps mais qui ne sont pas si démodées dans la psyché des Françaises, soit dit en passant.)

Le portrait va plus loin. Bien qu’elle se définisse comme traditionnelle, Neige est ouverte à la modernité : tout en elle est ouverture. Elle sait prendre ses distances avec l’idéologie ambiante, elle fait preuve d’esprit critique dans un sourire tantôt ironique, tantôt tendre. Elle observe, elle rit, elle réfléchit. Elle aime la culture japonaise sans honte et le dit, au risque de se faire mépriser par ses contemporains. Elle peut se moquer gentiment de certaines habitudes chinoises. Mais elle ne compte pas vivre à l’occidental, ses rêves et ses attentes reposent sur les schémas préétablis par la société actuelle.

Les filles rêvent de romantisme, mais c’est un romantisme asiatique, celui des séries coréennes. Un rêve d’appartement, de chauffage central, de confort moderne. Leur sauvagerie est pourtant décelable, mais elles ne peuvent ni ne veulent lui laisser libre cours.

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commentaires

B
La fonction divinatrice du Yi King est en réalité assez secondaire et c'est ce qui le sauve du ridicule qu'il y a à lire dans les astres, les entrailles d'animaux ou les carapaces de tortue une prédiction de l'avenir. Il paraît que les chamanes de l'antiqité etaient plus fins: ils étudiaient la conformation des craquelures d'une carapace de tortue passée sur la flamme, établissaient une interprétation, la notaient sur la carapace à côté des craquelures ^pour pouvoir la consulter aprés coup et correler l'interpretation à une prediction. Ce n'est donc pas de la divination à proprement parler, mais plutot une induction prospective.<br /> Mais, à mon avis, si on tire un hexagramme, que ce soit en torturant une tortue, en comptant des brins d'herbe ou avec des pieces de monnaie, ça ressemble plus à une mèthode ritualisée qui sacralise l'operation banale qui consiste à ouvrir un livre au hasard et à y lire une phrase. Si le livre est assez dense, on tombera toujours sur une idée qui entrera en résonnance avec la configuration mentale dans laquelle on se trouve. Il est donc inutile de faire appel à des théories ésoteriques pour expliquer l'efficacité particuliere du Zhou Yi  
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G
Très beau discours de la méthode, Ben. Une attitude saine et saisissante face aux oeuvres qui nous paraissent difficile. Une absence de complexe que je soutiens tout à fait. Ne pas attendre que des spécialistes nous expliquent. Mais, je me répète, que les Chinois prennent la parole et disent ce qu\\\'ils pensent de leurs classiques! Souvent, ils disent, et écrivent dans leurs copies, qu\\\'ils sont incommensurablement différents des Occidentaux, à cause d\\\'une vieille culture riche et infinie, mais ils n\\\'en disent généralement rien, de cette culture qui nous fascine, nous les Occidentaux qui avons une histoire moins longue mais qui développons des méthodes d\\\'analyse irrévérentieuses. <br /> Malheureusement, en effet, on n\\\'entend parler du Yi Jing que de la part des ésotériques qui vous prédisent l\\\'avenir et vous parlent de "chiffre gua" (moi, c\\\'est 1, par exemple, alors je suis eau plutôt que feu, à l\\\'opposée de mon signe astrologique qui est un signe de feu, pas étonnant que je sois pétri de contradictions.)
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B
L'obscurité est une étape banale, c'est même la norme quand on aborde quelque chose qu'on ne connaît pas. Moi, je ne connais pas du tout la Chine, mais j'ai lu quelque part que le livre des mutations est le coeur de sa culture; d'autre part son sujet lui-même -les mutations- est aussi celui de l'article de Guillaume. Alors il se trouve que ce classique des classiques n'est composé que d'un ensemble de 64 figures avec une espece de "légende" pour chaque figure. Moi, dans un premier temps, j'essaie de voir la "structure" mathematique de la chose. Ca, je réussis à peu prés à le faire, du moins à mon propre point de vue. Ensuite, pour sortir du noir, il faudrait voir ce que cela veut dire "concretement". Vous avez peut-être deja tiré le Yi King, vous savez qu'il s'agit d'un procedé de divination, comme le tarot de Marseille ou n'importe quelle connerie dans ce genre. Moi je me demande: peut-on éliminer ce fatras ésoterique et explorer la portée culturelle et, eventuellement philosophique, de la chose?  Mais je ne suis pas près de sortir du noir. Ca tombe bien, j'aime bien le noir.
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G
 "Evidemment, on peut aussi diviser 64 par 1 et par lui-même, on a alors un polygone à 64 côtés, mais ça n'a pas de vraie valeur intuitive."<br /> J'aime beaucoup ça, j'ai lu ce commentaire en rentrant d'une soirée un peu arrosée, j'étais fatigué mais je me suis couché avec des soubresauts hilares.
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B
Les phrases de Neige sont lumineuses à mes yeux,  celles de Ben sont littéralement obscures. Je suis très déçue de ne pas avoir accès à ses explications. Alors en deux lignes et surtout sans chiffres, Ben pourrait-il récapituler ce qu'il vient d'écrire en rapport avec le sujet du billet de Guillaume ?  <br /> NB: pas de cuistrerie la dedans mais ignorance totale de ma part.
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