Quand on pense au mariage, on l’associe souvent à l’idée d’installation. Les expressions funestes ne manquent pas, et les hommes les emploient abondamment, comme avec fierté : se faire mettre le grappin dessus, la corde au cou, la bague au doigt, mettre un coup d’arrêt, arrêter les bêtises, devenir sérieux, s’installer, se poser, se caser, se maquer, se tiroiriser, s’armoiriser.
Les hommes font preuve de complaisance quand ils annoncent que bientôt, il leur faudra se ranger des voitures et rentrer dans le rang. Ils ont tout l’air de le désirer, au fond. Ils voient la jeunesse comme un temps un peu fou parce qu’ils voient la vie comme une chose conventionnelle, ennuyeuse et réglée.
Quand un voyageur propose le mariage à une Chinoise, c’est tout le contraire qui se passe. A toi qui n’a connu qu’une vie très codifiée et laborieuse, j’offre une vie de voyages, d’aventures, de pauvreté et de luxe, d’emmerdements et d’émerveillements.
Mais rien ne dit que les Chinoises rêvent de cela, et c'est là que mon édifice s'écroule.