C'est beau la vie des blogs chinois francophones, finalement. Voilà que grâce à un commentaire sur Pays de Neige, on feuillette et on retrouve des émotions passées, ce qui fait la beauté de la lecture.
En mars 2007, sur un billet qui parlait des couleurs grises et des couleurs de fleurs, Ben s'est mis à commenter en parlant d'un billet de Neige, un charmant billet qu'elle avait intitulé : "L'art de mourir", en mars 2007 lui aussi.
C'est un peu compliqué, dit comme cela, surtout que ces billets n'ont presque rien en commun. Ce sont des liens que les commentateurs créent, ouvrant sur des poésies, des réflexions sur la mort, des promenades.
En faisant ces promenades à l'envers, je me suis dit que chaque billet ressemblait à une grotte, et les commentaires creusent des galeries à l'intérieur. Les galeries peuvent agrandir la grotte, la décorer, la rendre plus habitable, plus solide ou plus chaleureuse. Mais elles peuvent aussi s'éloigner, prendre leur propre cheminement et faire fuir la grotte. Les galeries peuvent aller retrouver d'autres galeries creusant depuis des grottes éloignées. Elles peuvent enfin creuser jusqu'à d'autres grottes isolées.
C'est ainsi qu'on invente une écriture troglodyte, une écriture de terrier et d'espaces troués.
"Au bord de la mer, au seuil d'une montagne, ils rencontraient une muraille de granit. Alors ils entraient tous dans le granit, ils vivaient, ils aimaient, ils travaillaient, ils mouraient, ils naissaient dans l'ombre, et trois ou quatre siècle après ressortaient à des lieues plus loin, ayant traversé la montagne."
Elie Faure, Histoire de l'art, l'art médiéval